jeudi 1 août 2013

éclairés


Les policiers parlent dans les hygiaphones, indiquent des sorties, organisent des files. Tu piétines un peu derrière toutes ces jeunes filles en yukatas fleuris. Leurs sandales de bois claquent les escaliers du métro. On t'avait dit de ne pas y aller. Que ce n'était pas sérieux, que tu serais beaucoup trop entouré. 450 000 personnes. Et encore, on ne t'avait pas prévenu pour les noeuds encombrants des yukatas. Tu ne t'étonnes plus devant la fluidité de la foule. Qui aurait l'idée de pousser? Tu trouves une place en retrait, une place d'où l'on voit bien quand même. Tu ne pouvais pas manquer ça. Tu voulais le goûter, ce feu d'artifice. Sans odeur de saucisse, tu croyais que ça n'existait pas. Une heure et demi de fleurs de feux. Un feu d'artifice où l'on s'ennuie un peu au milieu, tu croyais que ça n'existait pas. D'où tu es, tu observes les yukatas trottinant tranquillement vers l'entrée du parc. Un flot incessant, alors que ça pétarade depuis vingt minutes déjà. Tu les regardes continuer à entrer. Les derniers entrent encore que les premiers commencent à sortir. Il reste encore une demi-heure de Oh! rouges, de Ah! bleus et de Regarde! verts solennels à déclamer. Tu les observes regagner aussi tranquillement le métro. Tu penses à Yuki qui t'expliquait la blancheur des Japonaises, quand tu lui décodais le bronzage des Françaises : "Les occidentaux profitent du moment présent. Nous, nous anticipons, nous nous préoccupons trop du futur." Ils anticipent le cancer et les métros bondés. Ils seront tranquille. Tu te demandes ce que ça fait, quand même, de tourner le dos à un feu d'artifice. De marcher à l'opposé du bouquet final.


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